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Les enseignements
Inscrire le projet dans les politiques nationales et dans ses outils
Le PPR dans son engagement en général et dans ses actions au sein de la composante 2 s’est inscrit dans les politiques publiques sectorielles encadrant ses activités. Il a été conçu de manière à mobiliser les différents acteurs impliqués dans le financement agricole et à utiliser les principaux outils et mécanismes qui ont été développés pour accompagner les productrices et les producteurs (jeunes et adultes individuellement ou en groupement).
Ainsi, le projet a inscrit ses actions dans les dispositifs nationaux existants. Pour la composante 2, il s’agit de la Stratégie Nationale de Finance Inclusive (SNFI) qui a été révisée pour la période 2019-2023 et dont l’objectif est de permettre aux populations exclues du système bancaire classique, et celles qui sont économiquement vulnérables notamment les femmes et les jeunes d’accéder à des services financiers diversifiés, innovants, de qualité et à moindre coût. L’idée est notamment (objectif 6.2) que la SNFI soit mise en cohérence avec les différentes politiques sectorielles et en harmonie avec les stratégies d’intervention des institutions étatiques et des PTF pour un accès organisé des populations cibles aux services financiers. Dans cette stratégie, le Fonds d’Investissement pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (FISAN) est l’acteur principal de mise en œuvre de la SNFI pour ce qui concerne le financement du secteur agricole.
Le PPR s’est ainsi engagé dans la mise en œuvre du mécanisme de financement à coûts partagés promus par la facilité 1 du FISAN. Ce mécanisme a été mis en place par le PPR pour financer les exploitantes et les exploitant en l’adaptant pour lui permettre de mieux toucher les jeunes.
Cette approche portée par le PPR, même si les résultats obtenus sont en deçà des objectifs, reste opérante et doit servir de cadre pour la mise en œuvre d’un nouveau projet. Même si cela peut sembler être une évidence d’engager les activités d’un projet dans les politiques et les pratiques existante, cette option n’est pas toujours celle qui est retenue.
Mettre en œuvre une approche pluri acteurs
Le mécanisme de financement à coûts partagés, au cœur du dispositif du PPR, présenté précédemment est un mécanisme multi-acteurs qui vise à appuyer le financement des exploitantes et exploitants agricoles.
Ce dispositif, qui s’appuie sur la facilité 1 du Fonds d’Investissement pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (FISAN), a été conçu pour faciliter l’accès aux financements en mobilisant au-delà des institutions financières et du PPR, la SAHFI et les Chambres Régionales d’Agriculture.
Cette approche impliquant les principaux acteurs nationaux et locaux en charge du financement et de l’accompagnement des producteurs est aussi une options à privilégier.
Développer une approche intégrée combinant des solutions multiples et adaptées
Pour répondre aux différents problème rencontrés par la majeure partie des dispositifs de financement, les intentions du PPR était justement de mettre en place des solutions multiples et adaptées en actionnant les leviers permettant :
– de susciter l’intérêt des IMF pour le financement de l’agriculture et accroître leur connaissance du secteur par la promotion du financement à coûts partagés et de la formation en faveur des IMF ;
– de réduire les risques liés au crédit agricole avec le fonds de garantie tant pour les IMF que les emprunteurs ;
– de baisser le coût de crédit en combinant apport personnel, subvention et crédit ;
– de financer à moyen terme les crédits agricoles octroyés par les IMF ;
– de prendre en compte à la fois les besoins d’équipement mais aussi en fonds de roulement.
Cette manière d’appréhender la question du financement agricole reste pertinente pour toucher cette clientèle de productrices et de producteurs jeunes et adultes, individuellement ou en groupe mais il serait intéressant de compléter cet arsenal en proposant également des ressources financières sous forme de ligne de crédit aux institutions financières. En effet baser le financement sur les ressources propres de ces structures n’est sans doute pas la bonne solution quand celles-ci n’ont pas les capacités, comme c’est le cas au Niger, de faire face aux besoins et aux attentes de leurs cibles en matière de financement.
Adaptation aux spécificités des activités agricoles
La question de l’adaptation des financements aux besoins des agricultrices et des agricultures concerne :
– les produits et le calendrier culturale des productions ;
– la durée des financements ;
– le moment de l’octroi des crédits.
Il est, en effet, important lorsque l’on conçoit un produit de crédit de respecter un certains nombres de règles dont la première est d’adapter les remboursements du crédit au calendrier cultural de l’activité qui est financée. Pour répondre à cette exigence, les échéanciers pour les crédits agricole de campagne propose, en général, un remboursement à l’échéance au moment où la production est vendue et pour les crédit à moyen terme, pour l’acquisition d’équipements, un remboursement annuel. Ne pas suivre cette ligne aurait pour conséquence de mettre en difficulté l’emprunteur au moment de son remboursement.
A cette première exigence, s’ajoute également le besoin d’avoir une durée du crédit adaptée aux objets financés. Ainsi pour le crédit pour des investissement, il est préférable de disposer de financement à moyen ou long terme. Cela n’a pas été le cas pour le PPR car comme l’a montré l’analyse des résultats du projet présentée précédemment, 68% des prêts octroyés par les IMF partenaires sont de 12 mois au maximum et les 32% à plus de 18 mois sont des crédits octroyés par la BAGRI.
Enfin, il est impératif pour les institutions financières de respecter scrupuleusement les dates d’octroi prévues aux contrats des prêts. En effet, dans le domaine de l’agriculture verser un prêt plusieurs mois après le démarrage des activités agricoles, comme cela a été parfois le cas, va indéniablement mettre en difficulté l’emprunteur. Ce dernier, s’il reçoit son crédit à un moment qui ne permet plus de l’utiliser dans son activité agricole, risque de l’utiliser à d’autres fins, par exemple dans la consommation, et il sera alors dans l’incapacité de respecter les échéance de son crédit.
Dans la conception des activités de financement, il est ainsi essentiel de respecter cette exigence d’adaptation des produits de crédit aux activités financées. Sinon, une inadaptation serait vraisemblablement une cause de retard dans les remboursements.