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Les axes d’intervention du PPR en faveur du financement agricole

Le dispositif, conçu initialement et présenté dans les parties précédentes, avait pour objectif d’apporter des réponses adaptées aux principales difficultés auxquelles sont confrontées les opérations de financement en général et agricoles en particulier.

Les intentions du PPR, sur la base des 3 résultats évoqués précédemment, pour faciliter l’accès au crédit des agriculteurs et agricultrices étaient :

De susciter l’intérêt des IMF pour le financement de l’agriculture et accroître leur connaissance du secteur

Comme indiqué précédemment, le financement agricole est très limité dans les zones du projet. Aussi, pour augmenter l’intérêt des IMF à investir dans ce secteur, le PPR a promu le mécanisme de financement à coûts partagés et a mis en œuvre des formations en faveur de la BAGRI et des SFD.

Ce soutien aux exploitations familiales agricoles par l’apport de subvention de 40% à 45% du montant du projet était un moyen d’attirer les SFD vers le financement de l’agriculture en permettant d’améliorer la rentabilité des projets des bénéficiaires et ainsi de sécuriser l’activité pour favoriser le bon remboursement des crédits.

La formation des IMF était aussi un axe important dans cette stratégie car elle leur offrait d’une part, la possibilité de mieux comprendre les besoins financiers des agriculteurs et les cycles de leurs productions et d’autre part, d’être en mesure de définir des produits adaptés aux besoins de leurs membres/clients notamment en orientant les prêts vers le financement des équipements agricoles.

De réduire les risques liés au crédit agricole
Le concours du fonds de garantie auprès des IMF avait pour objectif de réduire les risques liés aux crédits agricoles. A cet effet, le fonds de garantie devait être abondé par le PPR en faveur du FISAN à hauteur de 500 millions de FCFA, mis en gestion auprès de la SAHFI, et ainsi permettre de rassurer les IMF en couvrant une partie de coût du risque.

Un appui technique auprès de la SAHFI était également prévu pour assurer la qualité des produits de garantie proposés aux IMF et organiser la contractualisation de ces services de garantie entre les IMF impliquées et la société de gestion. Le financement par le PPR de cette assistance technique à la SAHFI a ainsi permis de recruter Aliénor Consulting pour cet accompagnement.

De baisser le coût du crédit

Les taux d’intérêt emprunteurs sont élevés pour les agriculteurs et souvent en décalage avec le niveau de rentabilité de leurs activités. Cette situation fait hésiter les producteurs à solliciter un crédit.

Ainsi, le mécanisme promu par le projet avait pour objectif de limiter le recours au crédit octroyé par l’IMF, soit 50% du financement, le reste étant financé par une subvention (40 à 45%) et par un apport personnel (5 à 10%). Ce mécanisme de financement permet donc de réduire la charge d’intérêt pour la personne qui emprunte en la faisant portée que sur la partie crédit.

D’apporter les garanties nécessaires pour obtenir un financement

En général, les emprunteurs rencontrent des difficultés à mobiliser les garanties nécessaires pour obtenir un crédit, en particulier dans le secteur de l’agriculture. Ainsi, le recours au fonds de garantie du FISAN devait permettre d’apporter une réponse à cette problématique et ainsi faciliter l’accès au crédit.

De financer à moyen terme

La majorité des crédits agricoles octroyés par les IMF sont des prêts à court terme (entre 3 et 12 mois) et sont destinés au financement de besoins en fonds de roulement. Ils sont classiquement moins risqués que les prêts moyen terme destinés à l’investissement (entre 12 et 36 mois en moyenne). Cette tendance limite fortement la contribution des IMF au développement du monde rural.

Le PPR, au travers des mécanismes de financement décrits précédemment, avait pour objectif d’inciter les IMF à engager leurs ressources vers des financements à moyen terme plus adaptés aux besoins de développement des producteurs, par le biais de l’acquisition ou de renouvellement d’équipements.

De proposer des formations/accompagnements

En complément des instruments créés pour favoriser le financement de l’agriculture, il était indispensable de mettre en œuvre des formations en faveur des IMF et des exploitantes et des exploitants agricoles afin de renforcer leurs compétences.

Pour les IMF, les formations ont été dispensées par des consultants spécialisés sur les thèmes de la gestion des impayés des crédits, la gestion des risques de crédit agricole, la connaissance des filières et chaines de valeur agricoles, la finance numérique et le développement de nouveaux produits.

Pour les jeunes exploitants et exploitantes agricoles, les Chambres Régionales de l’Agriculture (CRA) et les organisations paysannes de base ont accompagné ce public dans le montage des dossiers de demande de crédit et avec la réalisation des pré-visites.

A noter que l’Association professionnelle des SFD, dans le cadre des formations financées par le PPR, a organisé et réalisé une session sur l’éducation financière au profit des cadres des Services Techniques Déconcentrés de l’Etat et des CRA. Ces personnes devaient ensuite, lors d’ateliers régionaux, former des membres des organisations paysannes en éducation financière