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Les motivations des jeunes et le processus d’accès aux formations
Parmi les motivations des jeunes à s’inscrire en formation, la possibilité d’accéder à un financement à l’issue de la formation tient généralement une place centrale. Et cet élément est d’autant plus important lorsque les candidats et candidates ont pu voir des jeunes formés avant eux effectivement acquérir du matériel et développer leurs activités.
Aboubacar, 28 ans, formé au cours de la campagne d’hivernage, de juillet à novembre 2022 :
« En 2018, quand je voyais les jeunes en formation je dois avouer que je ne pensais pas qu’il y aurait des suites et qu’ils pourraient effectivement acquérir du matériel. On a vu plusieurs projets faire ce type de promesses, mais ça n’avait jamais abouti. Quand j’ai vu que les jeunes étaient formés et recevaient matériel, ça m’a convaincu de m’inscrire ».
Nana, 32 ans, évoque également le rôle joué par les premières promotions pour la convaincre de s’inscrire en formation :
« Les apprenantes et apprenants de la première vague de formation avaient effectivement acquis du matériel, cela m’a rassuré ».
Les critères d’accès à la formation étant relativement large, l’insertion des jeunes dans des réseaux professionnels, et notamment le fait d’être membre d’une organisation professionnelle, semble avoir conditionné l’accès des jeunes à la formation. Pour les jeunes femmes, il arrive que leur candidature à une entrée en formation se soit même faite de manière concertée au sein du groupement auquel elles appartiennent, comme cela est le cas pour Aissa, 27 ans, issue du village d’Alarcess Alkinkin, dans la communauté urbaine d’Agadez :
Aissa est secrétaire générale d’un groupement de femmes nommé Tebanaw, qu’elle a intégré en 2015. Avec 18 femmes, elles pratiquent le maraichage sur une parcelle de 0,04 ha, mise à disposition par le chef du village. Elles y cultivent du moringa, de la carotte, du chou, de la betterave, de l’oignon et de la pomme de terre. Elles font également leurs propres semis. Elles ont également une petite activité de transformation, puisqu’elles produisent du couscous, des farines de moringa, de blé, de maïs et de mil.
Aissa était très motivée à entrer en formation afin d’acquérir de nouvelles techniques de production et être plus autonome dans sa pratique : « en tant que femme qui cultive un jardin, et sans mari, il faut que j’arrive à me débrouiller seule et que je maitrise très bien les différents techniques ». Elle explique par ailleurs qu’elles se sont concertées avec les autres femmes du groupement afin d’acter sa candidature : « on s’est dit que l’on ne pourrait pas toutes participer aux formations, mais qu’à travers ma participation, cela servirait aussi aux autres femmes du groupement, que je pourrais leur partager ce que j’apprendrais en formation ».
Le rôle des organisations de producteurs dans la constitution de la liste des jeunes proposés en formation apparait également clairement dans le témoignage d’Abdoulmina, 33 ans, qui réside à Tahoua :
Adboulmina a entendu parler de la formation par le projet, à l’occasion de la première réunion d’information à laquelle participaient la mairie, le chef de quartier, la CRA et aussi des gens du ministère de l’enseignement technique et professionnel, se souvient-il (…). Il était motivé à l’idée d’apprendre de nouvelles techniques culturales. (…) Il explique aussi « si je n’avais pas été dans la coopérative je n’aurais pas été choisi pour participer à la formation, c’est le comité qui s’est adressé aux organisations de producteurs afin qu’ils inscrivent leurs membres. Au total, dans ma promotion, nous étions 14 personnes appartenant à l’OP Union Hadin Kai et les autres jeunes étaient rattachés aux OP Tagarara et Changnasso, également impliquées dans le secteur du maraichage. En fait chaque OP a proposé un nombre de jeunes proportionnel au nombre de jeunes membres de l’OP ».