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Durée des prêts, remboursements
La durée des prêts est comprise entre 6 mois et 24 mois. La grande majorité des crédits a été octroyée pour 12 mois ou moins et une part minoritaire pour une durée de 24 mois
Dans la région de Tahoua, on constate que la caisse d’Arlit (UCMN) n’a octroyé que des prêts inférieurs à 6 mois. Au total, ce sont près de 70% des prêts financés dont la durée est égale ou inférieure à 12 mois. Les durées inférieures à 12 mois sont classiquement utilisées pour répondre à des besoins en fonds de roulement associés à des montants peu élevés. Or, le projet avait identifié comme prioritaire le financement d’équipement, typiquement financés dans le cadre de crédit moyen terme dont la durée moyenne se situe entre 12 et 36 mois.
Ainsi, l’importante part des crédits dont la durée est inférieure à 12 mois doit nous interroger sur l’adéquation des durées des prêts par rapport aux objets de crédit. Les crédits investissement dont le remboursement s’étale sur une durée trop courte peuvent entraîner des conséquences néfastes sur le niveau de trésorerie de l’exploitant, voire le conduire à faire défaut. Par conséquent, il semble que la durée des crédits par rapport à leurs montants élevés et leurs objets, ne soit pas suffisante pour assurer un niveau de trésorerie suffisant au client et, à terme, réduire de façon optimale le niveau de risque encourus par les IMF.
On peut néanmoins souligner que les fréquences de remboursement proposées aux clients ont été, dans l’ensemble adaptées aux contraintes des agriculteurs puisque l’essentiel des crédits décaissés ont été remboursés sur la base d’un échéancier variable (le plus souvent prêt in fine en 1 ou 2 échéances à la fin de la durée du prêt). Il semble ainsi que les IMF aient bien pris en compte la saisonnalité des activités agricoles de ses clients dans les fréquences de remboursement proposées.
Les remboursements. A la fin de l’exercice 2022, 15% du total octroyé avaient été remboursés, 18% étaient en impayés et 67% étaient en cours de remboursement.
Par institution, on note que trois institutions (Caisse d’Arlit, Finaïr et Yarda Tarka Maggia) n’ont pas, au 31 décembre 2022, de crédit en impayés. En revanche, la totalité de l’encours de crédit de Capital Finance est en impayés depuis mars 2022. Enfin, la BAGRI présente un taux de remboursement de 13%, un taux d’impayés de 28% et 59% de ses octrois sont en cours de remboursement.
A noter qu’une grande proportion des crédits octroyés sont des prêts in fine avec une à deux échéances de remboursement à la fin de la durée du prêt. Par conséquent, il est difficile de prédire la situation des impayés sur la génération de crédits en cours car la quasi-totalité des échéances de prêts sont concentrés en toute fin. Ainsi, il est possible que la situation impeccable de la Finaïr, de Yarda Tarka Maggia et de la Caisse d’Arlit (sous administration provisoire) en matière d’impayés puisse se dégrader une fois les dernières générations de prêts (notamment la génération 2022) arrivées à échéance. A l’inverse, la situation dégradée de la BAGRI en matière d’impayés pourrait s’améliorer à la faveur d’une meilleure maîtrise du risque et du recouvrement sur les dernières générations de prêts.
La situation des impayés à Agadez est plus dégradée que celle de Tahoua. A Agadez, dans la commune de Dabaga, qui est celle dont les agriculteurs ont reçu le volume global de financement le plus important, près de 45% de l’encours de crédit était en impayés à fin février 2023. A Tahoua, les impayés concernent un très faible pourcentage de l’encours total de crédit et se concentre sur des communes dont les agriculteurs ont reçu un volume de financement faible. Ainsi, le taux d’impayés de la commune de Tamaske qui s’élève à 20% est lié au défaut de seulement deux clients agriculteurs ayant emprunté chacun entre 2,5 et 3 millions de FCFA