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Les bénéficiaires du mécanisme de financement et l’objet des crédits

Le mécanisme de financement à coûts partagés mis en place par le PPR a bénéficié à 2117 personnes, soit un taux de réalisation de l’objectif de 28%.

A noter qu’au cours de l’année 2018, aucun financement n’a été réalisé et qu’en 2019, les financements n’ont débuté qu’à partir du 23 décembre 2019 de manière très limités (BAGRI Tahoua). Ces retards s’expliquent principalement par les délais de sélection des institutions financières partenaires et par les difficultés rencontrés dans la mise en place du FISAN.

Ce n’est qu’à compter de l’année 2020 que la production de financements a véritablement démarré bien que fortement perturbée par le contexte de la crise sanitaire en 2020 et 2021. Les décaissements de crédits n’ont atteint un rythme de croisière qu’en 2022, ce qui peut nous conduire à nous interroger sur la pertinence de l’objectif initial du nombre de personnes financées. En effet, l’hypothèse de 1500 exploitants familiaux financés par an pendant 5 ans, telle que posée par le projet et contrariée par les circonstances de la mise en œuvre, aurait certainement pu être revu à la baisse sans pour autant nuire à la qualité des activités menées et ceci d’autant plus que le budget initial prévu pour les subventions du FCF a été réduit en 2020 d’environ 5,8 milliards de FCFA pour pouvoir affecter ces fonds à la composante 1.

Ainsi, le retard observé dans la réalisation des objectifs s’expliquerait donc en partie par l’absence de production de crédits au cours des deux premières années du projet et par une production ralentie au cours des deux années suivantes. L’année 2022 semble être celle qui a permis au dispositif de financement de se rapprocher des chiffres estimés lors de la conception du PPR.

On note par ailleurs que les objectifs fixés pour les autres sous-segments agricoles, à savoir les micro et petites entreprises ainsi que les petites et moyennes entreprises, n’ont pas été réalisés puisqu’aucun crédit n’a été décaissé pour ces catégories. La non-réalisation de ces objectifs est, semble-t-il, imputable à la méthode de segmentation de la clientèle agricole dans les zones d’intervention qui avait été retenues au moment de la faisabilité du PPR. En effet, on peut s’étonner d’une segmentation a priori de la clientèle agricole à Tahoua et Agadez, sans que cette dernière n’ait fait l’objet d’un travail sur les données empiriques des portefeuilles clients des IMF. Il semble ainsi que le projet ait proposé une segmentation en décalage avec la réalité du tissu agricole local et/ou une offre de financements inadéquate par rapport aux besoins des sous-segments agricoles supérieurs (TPE et PME).

En ce qui concerne la répartition des financements, les chiffres montrent que les engagements du PPR, en faveur du public jeune, ont été respectés. On note ainsi que la majorité des personnes financées appartenait au public jeune alors qu’il est habituellement sous-financé par rapport à la population générale car réputé plus risqué :

Ainsi, 1 106 jeunes (52%) ont reçu un crédit dont 424 regroupés dans 30 Scoops et 1011 adultes (47%) ont bénéficié d’un financement dont 639 dans 23 Scoops.

Si on analyse la répartition par institution du nombre de personnes financées, on note que Yarda Tarka Maggia a financé en majorité les jeunes (81% du total des personnes financées). Il en est de même pour Capital Finance (95% des personnes financées sont des jeunes). Finaïr et la BAGRI de Tahoua ont, quant à elles, une répartition du nombre de personnes financées relativement équilibrée entre jeunes et adultes. En revanche, la BAGRI d’Agadez et le CMN d’Arlit ont privilégié les adultes.

Les financements mis en place dans le cadre du PPR ont eu pour objet de financer des équipements à hauteur de 80% et du fonds de roulement pour 20% du volume décaissé (pour l’achat de semences, engrais, pesticides, herbicides, essence, rechargements de gaz, etc.).